la 2ème raison est au principe de la première. La vie ne transgresse ni ses lois, ni ses plans de structure. Les accidents n'y sont pas des exceptions, et il n'y a rien de monstrueux dans les monstruosités. "Il n'y a pas d'exceptions dans la nature", dit le tératologiste à l'âge positif de la tératologie. mais cette formule positiviste qui définit un monde comme système de lois ignore que sa signification concrète lui est donnée par sa relation à la signification d'une maxime opposée, que la science exclut mais que l'imagination applique. cette maxime donne naissance à l'anticosmos, au chaos des exceptions sans lois. Cet antimonde, quand il est vu du côté de ceux qui le hantent après l'avoir créé, y croyant tout exceptionnellement possible - oubliant de leur côté que seules les lois permettent des exceptions - cet antimonde, c'est le monde imaginaire, trouble et vertigineux du monstrueux."
Canguilhem, La connaissance de la vie, " La monstruosité et le monstrueux".
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