Ma recherche porte sur le temps de l’entre deux au coeur d’une action. Le temps ou le corps est en train d’accomplir un mouvement. L’entre-deux se définit comme espace ou état intermédiaire entre deux choses. Il ne donc peut être identifié comme «entre-deux» qu’a postériori. C’est l’état imperceptible qui est la condition de la fluidité d’un mouvement. L’entre-deux représente ce qui le précède et le succède, et n’est jamais plus présent que lorsqu’il manque.
Ce temps flottant est en dehors du temps chronologique même s’il en est la condition. C’est la profondeur de l’instant : le temps de l’incertain, ou toutes les issues sont possibles encore. C’est pour moi, le moment ou les gestes des Hommes ne sont que des mouvements, le but n’apparait pas encore, les mouvements semblent gratuits, leur sens nous est insaisissables.
J’ai choisis d’articuler ma recherche sur le corps en mouvement, des corps témoins sur lesquels je cherche l’entre-deux où la gratuité temporaire du geste nous rend visible la grace d’une image qui se transforme.
C’est pour cela que je me suis orienté vers l’image cinématographique. En pensant le cinéma non pas comme moyen narratif, mais comme moyen de représentation d’une image qui mute. La technique cinématographique en elle même est un entre deux. Les images qui la composent, retranscrivent la réalité mais elles transgressent celle ci en même temps qu’elle crée l’illusion du mouvement. En tant que graphiste, mes experimentations extraites de séquence cinématographique reviendront sur les conditions mouvement cinématographique : l’intervalle entre des images fixes, puisque finalement le cinéma c’est de l’animation image par image. Les images prennent leur sens en relation avec un avant et un après. Chacune est la condition invisible de l’impression de continuité de la séquence. Mais une fois encore l’entre deux continu de nous échapper, c’est l’image et sa durée. C’est en quelque chose l’image 3, intervalle de temps qui lie la 1 et la 2 dans notre perception.
Comment alors, rendre visible l’entre deux avec des moyens graphiques, si la séquence le noit et l’immobilité l’annule ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire